On appelle commercialement "piles rechargeables" des accumulateurs ayant la même forme que les piles jetables et une tension voisine (mais pas identique - ce qui est source de déconvenues mais c'est une autre histoire).
Ci-dessous, j'utiliserai "accus" au lieu de "piles rechargeables".
Est-ce que ça vaut la peine d'acheter un chargeur à 100 € (le Voltcraft 2016) ou à 70 € (le Powerex MH-C9000) quand on en trouve de qualité valable autour de 10 €, voire moins en bundle avec 4 accus AA ?
Oui, assurément, dès lors que vous utilisez quelques (note 1) accus. Pourquoi ? : parce-que les accus Ni-MH ou Ni-Cd souffrent d'un effet mémoire
difficile à traiter avec les chargeurs ordinaires. Rapidement, les accus présenteront une capacité mobilisable de plus en plus réduite et l'utilisateur ne disposant pas d'un chargeur capable de régénérer ses accus, n'aura pas d'autre solution que de les jeter (note 2). Une grande part de leur durée de vie potentielle aura été gaspillée, peut-être les deux-tiers ou même plus,
ce qui retire une grande partie de l'économie espérée par rapport à l'achat de piles jetables.
On peut se débrouiller avec un chargeur banal à condition d'avoir un voltmètre numérique et une bonne connaissance du comportement de ces accus. La partie délicate de l'opération, c'est de décharger complètement les accus avant de les recharger. C'est impératif et c'est difficile :
on peut par exemple les mettre dans une lampe de poche qu'on laisse allumée et bien la surveiller pour l'éteindre dès qu'elle n'éclaire plus, sinon on tue l'accu (note 3). C'est donc fort laborieux car il faut régulièrement traiter séparément les accus
(leur niveau de décharge divergeant avec le temps). Tout ceci en avançant sans repère précis car on ne connaît la marge de charge résiduelle de chaque accu que par sa réaction aux manipulations antérieures et (si l'on a un voltmètre précis) par sa tension à vide après l'avoir débranché et un temps d'attente.
C'est lourd, d'autant plus qu'il faudrait de temps à autre pratiquer successivement plusieurs cycles de charge / décharge.
Avec les chargeurs performants présentés, l'ensemble est automatisé et complété par des cycles de régénération efficaces, le tout éclairé par la mesure en continu de la tension, de la charge prise ou / et de celle restituée lors des différents cycles appliqués.
Ces chargeurs "performants" sont d'une part des chargeurs (aussi simples à utiliser que les chargeurs basiques pour une charge courante) et aussi l'infirmerie voire l'hôpital des accus, pour remettre en selle ceux qui en ont pris un coup :
si vous achetez un tel chargeur, vous améliorerez à coup sur la capacité mobilisable des accus en votre possession et vous vous apercevrez le cas échéant que vous auriez pu récupérer des accus que vous vous êtes décidé à jeter.
Le qualificatif de "chargeur performant" est assez flou. En fait, je veux dire qu'il s'agit de chargeurs munis de fonctions de décharge et de reconditionnement (on les appelle aussi "chargeurs intelligents", je préfère éviter ce terme galvaudé). Par ailleurs, il existe des chargeurs sans ces fonctions que l'on peut considérer comme performants pour ce qu'ils sont : la simple charge d'accus.
Je ne vais pas réitérer les conseils détaillés, clairs et pertinents de la notice illustrée du Powerex mais suggérer un "parcours" pour bien tirer partie d'un de ces chargeurs :
que vous vous équipiez de celui-ci ou d'un autre, prenez connaissance de la notice illustrée du Powerex MH-C9000 téléchargeable sur le site Ni-Cd. Elle est claire et très pédagogique.
commencez par traiter un seul accu, appliquez lui un cycle complet de régénération et suivez régulièrement l'évolution de la tension, de la charge et de la décharge (en m Ah).
observez le point de décharge de vos sets d'accus dans les différents appareils que vous alimentez avec, pour adopter une tactique de recharge adaptée à chacun (par exemple, le poste de radio X s'arrête de fonctionner quand il reste 30 % de charge alors que le Y ne s'arrête que lorsque les accus sont presque totalement vidés).
Si un appareil refuse de fonctionner alors qu'il reste encore pas mal de charge dans les accus, il faut faire un cycle de décharge avant chaque recharge.
pratiquez des cycles de régénération à la fréquence recommandée dans les modes d'emploi
utilisez la fonction diagnostic et, sur le Powerex, la fonction "break-in" (régénération en situation difficile) si les accus paraissent faibles.
Une remarque : les cycles de régénération sont très longs (plusieurs jours pour certains (note 4)
- mais tout est automatique, il suffit d'attendre - c'est le prix de la conservation à long terme de vos accus. (note 5)
Voltcraft 2016
universel mais assez gros, le Voltcraft 2016 de Conrad (AAA, AA, LR14 ou C, LR20 ou D et accus 9V)
Voltcraft 2016
Voltcraft 2016 : plus et moins
+universel et puissant +gamme de cyclesdont "alive" performant +ergonomie commandes agréable
-volumineux -gamme d'intensité restreinte -se bloque sur gros accus C et D (à 4000 et 8000 mAh ⇒ charge en deux fois)
L'IQ-328, léger et compact, était moins puissant qu'un Powerex et ses fonctions un peu incomplètes.
Le nouvel AccuPower IQ-328+, qui le remplace, est sensiblement plus lourd mais vraiment complet et, en plus, il peut charger les Li-ion :
voici un concurrent sérieux ! Toutefois, l'intensité de charge / décharge est un peu limitée (respectivement 1000 et 500 m Ah) : quoique largement suffisante pour les accus Ni-MH et Ni-Cd de taille AA, ceci pointe une puissance peut-être un peu faible pour charger quatre accus à la fois.
N'ayant pas ce modèle, je ne peux pas l'évaluer (détails sur sa notice d'utilisation en français).
Technoline BC 700
variante du La Crosse RS700, limité comme celui-ci à 700 m Ah; meilleur marché chez certains fournisseurs → c'est alors le moins coûteux des chargeurs performants, avec un autre clone,
le Voltcraft IPC-1L.
Si vous avez besoin de charger à une plus forte intensité, il y a le La Crosse RS 1020.