Chambon-sur-Lac et la vallée de Chaudefour : repères chronologiques
Tympan de l'église du Chambon
Tympan de l'église du Chambon : le martyre de Saint-Étienne

 

Je prends en compte l'environnement dans lequel s'insèrent le village et la vallée : Murol, Saint-Nectaire, Besse-en-Chandesse et, de l'autre côté des cols, le Mont-Dore.

 

époques géologiques

• - 1 million à - 200 000 ans formation en plusieurs étapes du stratovolcan du Sancy. Venu après son voisin le stratovolcan des Monts Dore, ils ont l'un et l'autre émergé sur un épanchement basaltique massif remontant à 10 millions d'années.

• vers - 500 000 : explosion catastrophique du flan est du Sancy, ouvrant une béance qui, en évoluant, deviendra la vallée de Chaudefour.

• - 350 000 à - 120 000 ans : glaciation de Riss - puis - 115 000 à -10 000 ans glaciation de Würm. Érosion glaciaire dans la vallée de Chaudefour, déterminant un profil en auge. Simultanément, érosion pluvio-torentielle sur les flancs dégageant les dykes (aiguilles rocheuses) et dômes : Dent de la Rancune, Crête de Coq, le Moine, les Cornes du Diable etc ...

• -16 000 à - 8 500 ans - activité volcanique tardive aux abords du Chambon. Le volcan du Tartaret se forme; il barre la vallée et cause la formation du Lac Chambon. Deux bassins versants amont alimentent celui-ci, par la Couze Chaudefour et la Couze Surains. L'eau trouve un exutoire vers l'est entre les deux collines et forme la Couze Chambon, qui coule vers Saint-Nectaire et au-delà vers l'Allier.

• -2 600 ans - effondrement de la Dent du Marais, dont les débris s'empilent sur les restes du Tartaret, ce qui fait monter le niveau du lac.

• de - 2600 ans à nos jours : les alluvions apportées par les couzes comblent lentement le lac Chambon.

antiquité

• les Celtes se soignent avec les eaux thermales du Mont-Dore, comme en atteste un reste de bassin, suivis par les Romains puis les Gallo-romains, qui laissèrent des vestiges plus appréciables.

• III° siècle - Nectaire, disciple d'Austremoine, prêche dans la vallée. Ses restes furent enterrés dans l'église primitive qu'il fit construire vers ce qui deviendra Saint-Nectaire.

moyen-âge

• X-XI° siècles développement de la féodalité, multiplication des châteaux-forteresses modestes sur des fiefs exigus - XII° siècle : deux seigneuries coexistent dans la vallée : Varennes (sur la rive du lac), avec sa motte castrale surmontée d'un château et Murol, dont le château au sommet de son piton est encore modeste. Les liens entre les deux seigneuries sont assez obscurs (voir l'histoire de Varennes). Ces seigneurs détiennent les droits d'usage des terres. Toutefois, des communautés religieuses constituent patiemment des domaines par achats.

• X° siècle : édification de la chapelle funéraire dite "le Baptistère", située dans le cimetière. C'est le plus bel ornement architectural de la haute vallée de la Couze.

• économie de montagne fondée sur l'élevage : production de fromage et fourniture de bovins pour la plaine - le chemin du sel de l'Atlantique à destination des Limagnes et de la Chaise-Dieu passe au col de Dyane et au Chambon.   Petit à petit, les paysans obtiennent des droits de pâturages plus durables. L'exploitation de vastes surfaces s'organise autour de burons. Les gens de la plaine peuvent louer des droits et participer au pâturage d'altitude en transhumant.

• fin XII° siècle : édification de l' église du Chambon, de style roman, dédiée à Saint-Étienne.

• Guerre de Cent ans - l'Auvergne rejoint définitivement le camp royal en 1189. Mais, après les désastres de Crécy et de Poitiers, elle se retrouve en 1360 à la frontière avec l'Aquitaine anglaise. Elle est soumise aux incursions des troupes régulières et des routiers qui pillent et ravagent sa bordure ouest et sud. Dans une supplique au roi, conservée à Riom, les habitants de l'Auvergne le supplient de réduire leurs impôts car «les deux parties du pais sont desertes et inhabitables».

• 1400 : Guillaume de Murol (1348-1440) revient s'établir au château et se mue en gestionnaire avisé de ses terres. Il laisse un journal très étoffé, mine de renseignements sur la vie du lieu.

• la grande famille des d'Estaing achète Murol. Ils aménagent le logis du château, renforcent les défenses et achètent en 1543 la seigneurie de Varennes, qui périclite.

• Besse-en-Chandesse a le statut de ville; elle est enceinte d'une muraille. C'est là que résident le juge, son procureur, les baillis des gros bourgs voisins dont Murol; les habitants sont bourgeois ou artisans, aucune ferme n'y est autorisée. C'est le principal centre d'échange du fromage des hautes terres. Il s'y tient une foire, où est fixé le cours du fromage. On y vend aussi les bovins, le cuir, la corne.

temps modernes

• 1665 : les Grands Jours d'Auvergne se tiennent à Clermont pour réprimer les abus commis par une partie de la noblesse de la province et des juges corrompus. 347 condamnations à mort furent prononcées mais très peu réellement appliquées.

époque contemporaine

• 1817 : l'architecte Louis-Charles-François Ledru construit des thermes modernes au Mont-Dore.

• 1856 : la population de Chambon-sur-Lac atteint le maximum historique de 1156 habitants (423 aujourd'hui).

• 1890-1893 : les thermes du Mont-Dore sont reconstruits dans un style néo-byzantin et leur surface est triplée.

• 1902 : l'abbé Jean Baptiste Blot, curé de Besse, fait venir des skis d'Autriche pour se déplacer en hiver dans les hameaux isolés. Il aide à son essor local comme sport d'hiver, dans un esprit de désenclavement et de développement.

• 1903 : début des sports d'hiver au Mont-Dore.

• début XX° : le pays est encore enclavé; l'hiver on monte à Besse en traîneau. Michelin et le TCF favoriseront le développement de routes touristiques.

• 1907 : édification une petite station thermale et climatique dans la vallée de Chaudefour, autour du chalet Sainte-Anne construit dès 1898 sur la source éponyme. La station ne durera pas au-delà de 1920. Les derniers bâtiments seront détruits lors de la constitution de la réserve naturelle.

• 1911-1930 - École de Murols

• après 1914 : le repli démographique s'intensifie, suite aux pertes en hommes de la guerre et à l'exode rural.

• 1927 : la route qui longe le lac Chambon est créée; c'était jusque là un chemin de terre, bien visible sur les cartes postales anciennes. Vers 1935 : création des lignes de "cars Citroën", dont Clermont-Ferrand - Champeix - Chambon-sur-Lac, avec continuation sur le Mont-Dore par le col de Dyane.

• vers 1930 : création de la plage du lac Chambon, côté Murol, avec son pavillon de thé et sa rangée de cabines.

• Dans l'entre-deux-guerres, la production de ce qui n'était pas encore le Saint-Nectaire était soutenue mais de qualité inégale. Le Saint-Nectaire n'avait donc pas été retenu comme appellation dans la première classification officielle de 1934. Conscients de cette faiblesse, des producteurs se regroupent et créent en 1935 le « syndicat d'élevage et d'amélioration des Produits Laitiers des cantons de la Montagne de Besse et d'Issoire ». Grâce à un travail de promotion de la qualité, l'appellation sera obtenue en 1955. historique du Saint-Nectaire.

• 1939-1945 : la région est en Zone libre jusqu'en 1942, puis l'Occupation s'étend à tout le territoire. L'Auvergne est une région de maquis mais aussi de collaboration. Voir deux ouvrages de Michelle Serre : La région de La Bourboule et du Mont-Dore pendant la Seconde Guerre mondiale ISBN : 978-2-915257-71-7 et Des maquis d'Auvergne à... l'épuration dans le Puy-de-Dôme : 1943-1946 : exécutions sommaires et justice d'exception. ISBN : 978-2-491832-15-5.

• 1951 : accident d'avion du plateau de Durbise. Bien oublié aujourd'hui, cet évènement dramatique était très présent dans l'esprit des habitants de la vallée dans les années 50.

décennies récentes

• 1961 : création de la station de sports d'hiver de Super-Besse.

• 1971 : création de la station de sports d'hiver de Chambon des Neiges. Échec (en partie du au défaut d'enneigement de la décennie 1990). Fermeture en 2002 et démontage des remontées. Réorientation en 2009 vers une station nature.

• vers 1975 : la route longeant le lac est élargie à 21 m, au profit de stationnements en épi et d'une voie de circulation desservant les villas et hôtels riverains, ainsi qu'un chemin piétonnier de 3 m de large en bord d'eau. La largeur supplémentaire est prise sur le lac, qui perd 10 000 m2.

• 1991 : création de la réserve naturelle nationale de la vallée de Chaudefour.


 

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